Personnages prédéfinis

Sayuri se trouvait dans sa chambre au moment où un autre acteur de la même distribution qu'elle s'avança silencieusement dans la pièce. Dans le film qu'ils tournaient ensemble , ils jouaient un jeune couple qui avait dû subir bien des obstacle avant de pourvoir se retrouver. Évidemment, ce genre de rôles favorisait les rapprochements. . .

Elle était assise sur un tapis, en pleine session d'entraînement, lorsque le jeune homme s'accroupit près d'elle pour lui tendre une feuille. Elle le remercia, le souffle coupé par son 96ième redressement assis et en fit quatre autres avant de s'installer devant le questionnaire avec un crayon. Elle répondit aux questions rapidement et distraitement.

De son côté, le jeune acteur ne cessait de la dévorer du regard. Sous ses yeux, le corps saillant de la jeune femme et la force qui en émanait lui faisait perdre la tête. Sayuri leva les yeux vers lui et devina ses pensées.
Elle soupira.

" Te fais pas d'idées, nous deux ça ne fonctionnera pas. L'autre soir je déconnais, ça ne se reproduira plus. "

Surpris par ces paroles aussi franches, il lui arracha le questionnaire des mains et quitta la pièce en trombe sans ajouter un seul mot.

Indifférente, elle s'attaqua au punch bag avec vigueur. Elle ne serait plus jamais déçue en amour, elle se l'était promis.

Il était passé trois heures du matin lorsque Yano tomba par hasard sur le questionnaire abandonné depuis la veille sur la table de cuisine. Il le chiffonna en boule avant de le lancer sur la tête de son meilleur ami, le bassiste du groupe, pour attirer son attention.

" En veux-tu une autre? "

Le musiciens acquiesça bruyamment avant de s'effondrer sur le sol en riant. Yano se pencha vers le réfrigérateur et sortit deux bières. Dans le studio, on pouvait entendre le batteur se défouler sur son instrument enterrant presque la musique qui jouait à tue-tête dans le reste de l'appartement. Yano s'assit sur le divan et attrapa sa guitare, ajoutant un son de plus à la cacophonie qui régnait dans la pièce. Gisant près du visage du bassiste étendue par terre, le questionnaire resta chiffonné et incomplet.

" Qu'est ce que je vous fais aujourd'hui ? "

"Bouclés chérie, et dépêche-toi j'ai un rendez-vous à 11h."

"Oui je vais faire du plus vite que je peux "

Kaori se mis en œuvre. Les cheveux de Tsubasa étaient et devaient toujours être resplendissants. Et c'était de même pour les cheveux de toutes les autres stars d'Aoyama. Pour Kaori, ça valait la peine de travailler dur, le montant du pourboire laissé par une cliente satisfaite était souvent astronomique. Cela lui permettait d'aider sa famille à joindre les deux bouts et de payer le loyer d'une chambre à la résidence.

Sous une brume de fixatif, Kaori regardait avec curiosité et envi Tsubasa qui remplissait un questionnaire rapidement.

" C'est pour l'édition du Popteen de septembre "

" Ah . . ."

Kaori resta silencieuse un bon moment. Elle fixait la chevelure de sa cliente. Elle aurait tout donné pour être à sa place.

* Si seulement l'on m'entendait chanter, ne serait-ce qu'une seule fois, je deviendrais sûrement l'une d'entre elles. *

Ma chambre: Chambre standard

Otani observait sans un mot la fille qui se trouvait devant lui. Pourquoi se sentait-elle obligée de battre autant des cils en le regardant? Sur sa bouche gluante de lip gloss se dessinait un sourie niais qui ne faisait que donner mal au cœur au jeune idole. Son décolleté trop plongeant, ses cheveux trop bouclés, son parfum trop sucré et son maquillage trop prononcé lui rappelaient tout ce qu'il y a de plus superficiel chez une femme. Il détourna le regard, écœuré, sans rendre le sourire à cette fan pas moins ordinaire que toutes les autres. Apparemment, il était impossible pour lui de trouver une fille qui ne le regarderait pas en tant qu' Otani, la superstar.

Une fois sa pointe de pizza terminé, il s'attaqua au questionnaire qui lui avait été remis la veille. Quelque minutes passèrent. Il avait déjà remplit la moitié lorsqu'il se fit déranger par des gloussements bruyants. La fille avait ramené ses copines. Otani soupira, se leva brusquement et sortit du restaurant le plus rapidement possible pour aller retrouver la tranquillité de la résidence Aoyama.

Sayaka déplia lentement les larges feuilles du journal qu'on venait de lui apporter. Elle licha le bout de son index droit, puis commença à tourner les pages. Sous ses yeux défilaient les dernières nouvelles de la semaines,mais une seule chose l'intéressait. Une fois tombé sur la page désirée, elle admira d'abord l'image placée au dessus de l'article. La femme que l'on y voyait resplendissait sous les projecteurs d'une salle de spectacles luxueuse et bondée. Un sourire s'esquissait sur les lèvres de la star. Puis, elle lut le titre de l'article. Tout s'annonçait bien. Elle pris une gorgé de café et continua sa lecture.

Un silence régnait dans la pièce., mais celui-ci fut délicatement brisé par le soupir de soulagement de la lectrice qui refermait son journal. Les journalistes avaient aimé. Elle pouvait garder l'espoir de garder son titre de plus grande chanteuse du Japon. Maintenant, elle pouvait répondre au questionnaire la tête tranquille.

Ideki s'admira une dernière fois devant un des ses nombreux miroirs avant de quitter sa chambre. Il marcha le long des corridors d'Aoyama en se pavanant comme lui seul savait le faire. Il siffla même Sayaka quand celle-ci le croisa dans l'ascenseur. Une fois au rez-de-chausser, il se rendit à la grande salle à manger pour prendre son déjeuner. C'est une fois à sa table qu'il remarqua la présence de Tsubasa. Décidément, c'était une belle journée. Par la fenêtre, on pouvait voir le soleil briller et le bleu du ciel éclairer les rues bondées de Shibuya. Il commanda son repas puis jeta à nouveau un regard sur Tsubasa et pour une raison ou pour une autre il se sentit assez d'attaque pour l'aborder. Il se leva donc et s'approcha de l'idole.

" Bonjour Tsubasa, belle journée n'est-ce pas? Presque aussi belle que toi..."

" Perds pas ton temps Yamamoto, je n'ai jamais été intéressée, je ne le suis pas et je ne le serai jamais. "

Sur ces charmantes paroles, la jeune femme repris sa conversation avec Ayumi et l'ignora complètement. Humilié et assez déçu , Ideki retourna piteusement à sa table. Pourquoi était-il amoureux de la star la plus intouchable d'Aoyama? Pris par ses sombres pensées, il répondit distraitement au questionnaire que son agent lui avait donné la veille , un œil sur la feuille et l'autre rivé sur le soleil qui , lentement, disparaissait derrière les nuages.

Manami descendait les escaliers d'un pas bondissant pour se rendre au premier étage.La veille, elle avait pris soin de prendre rendez-vous au spa pour se faire poser de nouveaux ongles. Cette perspective la rendait particulièrement heureuse, puisque les derniers modèles de konad étaient enfin arrivés. Excitée, elle pris place sur le jolie fauteuil qui faisait face à l'esthéticienne.

" Quel modèle souhaites-tu essayer aujourd'hui?"

" Les nouveaux , bien sûr, avec les boucles!!! "

Manami lui fit son plus beau sourire et attendit que la jeune femme finisse son travail en lui racontant toutes sortes d'anecdotes cocasses qui s'étaient produites dernièrement dans sa vie. Une fois les ongles posés, la jeune idole se leva de son siège et remercia avec ferveur la femme qu'elle considérait maintenant comme sa nouvelle meilleure amie.

C'est en observant ses mains avec satisfaction qu' elle remplit le questionnaire quelques heures plus tard,

Le réveil sonna, comme à chaque matin. Il était temps pour Noa de se lever et de se rendre,comme à l'habitude, à l'école. Tranquillement , il se prépara et se rendit en cours, un café dans une main et un bagel dans l'autre. Le cours commença pile à l'heure et les élèves autour de lui , à moitié endormis, étaient guère enthousiastes à l'idée de se faire parler philo durant deux heures. Pourtant Noa,lui, était plutôt motivé.

En revenant de la pause, un questionnaire était posé sur chaque bureau. Noa , prit place et écouta le professeur leur expliquer le but de l'exercice. Quand le jeune homme se mit au travail, il remarqua qu'il n'avait plus de gomme à effacer à sa première erreur. Paniqué, il regard autour de lui à la recherche d'une de ces petites boules grises. Malheureusement pour lui, la plus proche se trouvait sur le bureau de sa voisine Sakurina, la fille la plus populaire de l'école....Noa sentait des sueurs froides couler le long de son dos. Figé et incapable de prononcer un seul mot, il regardait le temps passer tandis que sa feuille demeurait blanche. Dans un élan de courage, il ravala sa salive et se tourna vers Sakuria . Il ouvrit la bouche sans rien dire, estomaqué par sa beauté. Elle se tourna vers lui.

" Quoi? "

" Je ..Tu..est-ce que t..t..tu...ta gomme.... je ...tu...j'ai besoin..."

" Tu veux ma gomme? "

Horrifié, Noa hocha la tête et tendit la main. Sakurina y déposa la gomme à effacer et se retourna.

Le silence régnait dans la pièce tout comme l'obscurité. Dans la lueur de quelques bougies se formait une ombre inquiétante. Yuna était agenouillée, penchée sur son travail. Dans sa main elle tenait une aiguille pointue. Elle licha son pouce et son index, lissa l'extrémité d'un fil noir, puis s'efforça de le passer dans le trou de l'aiguille. Ce qu'elle réussit assez facilement. Elle sursauta à peine quand elle entendit quelqu'un pénétrer dans la pièce.

" Yuna, que fais-tu?"

" Hmmph"

" Je te dérange?"

"Hmmph"

"Bon je te laisse ça, j'en ai besoin pour demain..."

La mannequin, toujours concentrée sur son travail, ne répondit pas. Elle n'aimait pas être dérangée lorsqu'elle faisait de la couture. Surtout quand il s'agissait d'une création qu'elle allait sûrement porter. Elle travailla sur cette robe extravagante jusqu'aux petites heures du matin avant de commencer à répondre au questionnaire.

La jeune femme était en larmes lorsqu'elle cognât à la porte de Takumi. Le jeune homme était endormi et le coups incessants finirent par le réveiller bien assez tôt. Les chveux ébouriffés, les yeux encore à moitié fermés, il ouvrit la porte et reçu la jeune femme de plein fouet. Accrochée à lui, celle-ci ne cessait de répéter la même phrase.

" Qu'est-ce que je vais faire maintenant..."

Il passa son bras gauche autour d'elle pour la faire entrer et de l'autre main, ferma la porte. Il passa la main dans ses cheveux et lui murmura des paroles réconfortantes

"Calme-toi, ça va aller "

Il jeta un coup d'œil au questionnaire laissé sur la table et se dit que ce n'était sûrement pas le bon moment pour le remplir. Il porta à nouveau son regard sur son amie qui sanglotait de plus belle.

En réalité, il aimait bien cette fille, mais comme à chaque fois qu'il tombait amoureux, il prenait la place du meilleur ami...